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Les fibres textiles naturelles et chimiques

Voici un nouvel article de la série sur les textiles. Après celui sur la fabrication des textiles tissés ou tricotés (que vous pouvez lire ici) et celui sur la broderie. Voici un article centré sur les origines et la fabrication des fibres textiles naturelles et chimiques les plus communes.

Les textiles sont fabriqués à partir de différents types de fibres: les fibres naturelles (animales ou végétales) et les fibres chimiques (fibres artificielles ou synthétiques). Je vous présente dans cet article ces différents types de fibres afin de vous puissiez mieux comprendre de quoi est composé votre textile lors de votre prochain achat. Je décrirai dans cet article les fibres que l’on peut retrouver dans les textiles d’habillement et parfois d’accessoires.

fibres textiles naturelles et chimiques
Exemple de fibres textiles naturelles et chimiques: en haut jean, mélange de fibres naturelles végétales: le coton et de fibres chimiques synthétiques : l’élasthanne. En dessous mélange de fibres naturelles végétales: le lin et de fibres chimiques artificielles: la viscose, en bas à gauche fibres chimiques synthétiques: le polyester et en bas à droite: 100% fibres naturelles végétales: le coton.

Les fibres textiles naturelles

Les fibres animales

Elles sont composées de protéines particulières. Il existes les soies, les fibres produites à partir de poils, fourrures ou laines et les plumes. Les plus utilisées sont: les laines de mouton, les soies issues du ver à soie et le mohair de la chèvre angora (nrgaia).

La soie

La plus connue est fabriquée à partir de cocons des larves de ver à soie Bombyx mori. Les vers sont élevés en captivité (sériculture). La soie est une fibre de 5 à 10µm (1/10000 de cm). La soie est appréciée car elle reflète la lumière grâce à la structure de sa fibre (prisme triangulaire dans sa structure transversale).

La laine

La laine est dérivée de la fourrure des animaux, principalement des moutons, des chèvres, des alpagas et des lapins.

L’alpaca vient de l’alpaga. Cet animal vit principalement dans les Andes mais aussi en Amérique du Nord, en Europe et en Australie. C’est une laine chaude, légère, douce et brillante. Elle est luxueuse et de haute qualité. On en produit 5000 tonnes/an.

L’angora est produit à partir du duvet du lapin angora, elle est douce.

Le cachemire vient de la chèvre cachemire. Cette fibre est douce, très légère, très chaude et luxueuse. On en produit 15000 tonnes/an.

Le mohair est fabriqué à partir des cheveux de la chèvre angora originaire de Turquie. Cette laine est reconnue pour sa brillance. Elle permet de garder le corps au chaud en hiver et de garder la fraîcheur en été. On en produit 20000 tonnes/an.

La laine de mouton peut être en fonction du diamètre de la fibre fine et douce ou plus grossière. La laine plus grossière a tendance à moins boulocher. Cette fibre a connu un réel succès grâce à sa résistance et à son élasticité. La tonte des moutons se fait une fois par an. La laine est ensuite lavée, séchée, cardée, peignée et filée. Il existe 4 sortes de laines (majeloc):

  1. de tonte: animaux vivants et sains
  2. d’agneau: vient de la première tonte: fibres fines et peu résistantes
  3. de délainage: animaux abattus et qualité moyenne
  4. de renaissance: récupérée de restes de laine et vieux vêtements

Les fibres végétales

Le coton

Le mot coton vient de l’arabe Al kutun qui a donné le mot algodon en espagnol. Les cotonniers sont des arbustes de 80 cm à 2m de hauteur. La longueur de la fibre ainsi que sa qualité dépend de l’espèce. Au milieu des années 90 les premières variétés génétiquement modifiées (OGM) ont été créées, elles permettent de mieux résister aux insectes. Depuis 2012, 50% des cotonniers cultivés sont des OGM (encyclopédie Universalis). Il existe une trentaine d’espèces sauvages mais seulement 4 sont cultivées. La production en Inde a débuté 3000 ans av. JC puis en Amérique du Sud et en Europe.

Au XIV ième siècle il existe une industrie cotonnière en Europe à Bruges, Gand et Barcelone. Les cotonnades seront les premiers tissus imprimés. Le coton est un produit de luxe en Europe au XVII ième siècle. Cependant, l’engouement pour le coton a poussé à une production de plus en plus massive, à l’utilisation intense de pesticides, d’engrais et la culture du coton nécessite une importante irrigation. Cette culture a conduit à la destruction du lac d’Arval en Asie centrale. Cette fibre est très utilisée, son exploitation est peu écologique. Il existe aussi des champs de culture biologique (jussieu).

Le lin

Il existe des centaines de variétés mais seulement 4 sont cultivées. Pour conserver les fibres cette plante n’est pas coupée mais arrachée. Cette fibre possède de nombreux avantages environnementaux. Il existe des champs de culture et des usines de transformation dans le nord de la France. Cette plante nécessite 5 fois moins d’engrais et pesticides que le coton. Il existe des champs de culture biologique. De plus tous les sous-produits de cette plante sont utilisés (la pulpe pour faire le papier des dollars, les graines pour l’alimentation, l’huile pour l’alimentation, la cosmétique…). Les fibres de lin permettent de réguler la température du corps (chaud en hiver, refroidissant et respirant en été). Cette fibre est naturellement anti-allergique et anti-bactérienne. Cette fibre est écologique (ecoconso).

Cependant on peut traiter le lin avec des produits chimiques pour éviter le froissement (jussieu).

Le chanvre

Cette plante (Cannabis saliva) provient des régions équatoriales, elle possède une croissance rapide et ne nécessite pas de pesticides ainsi que très peu de fertilisants. Sa culture est facile mais sa transformation est plus difficile. La France est le producteur numéro 1 de l’Europe. Cette fibre est connue pour être inusable, anti-bactérienne, isolante (ecoconso).

Le jute

Cette fibre est robuste, sa production nécessite beaucoup de main d’œuvre, elle est gourmande en pesticides et engrais. Cette fibre est principalement utilisée pour fabriquer des sacs solides.

Les fibres textiles chimiques

Les fibres artificielles

Ces fibres sont produites à partir de ressources naturelles: la cellulose. Mais afin de les obtenir il faut avoir recours à des procédés chimiques. Ces fibres sont la viscose, le lyocell, le modal, le bambou et le maïs. Ce fibres peuvent être renouvelables mais ne sont pas forcément locales, elles nécessitent beaucoup d’eau et de solvants (ecoconso). Je développerais les cas les plus connus: la viscose et le bambou.

La viscose

Cette fibre est produite à partir de cellulose de bois extraite chimiquement. La cellulose de bois est transformée par de la soude qui rompt les liaisons hydrogène et des étirements mécaniques qui permettent de fabriquer la fibre. Cette matière est polluante à cause des déchets chimiques nécessaires pour la produire (jussieu).

Le bambou

C’est une fibre légère, solide, douce et anti-bactérienne. Cette fibre est de qualité et la production se fait à faible coût. L’exploitation du bambou peut être biologique car cette plante ne nécessite ni engrais ni pesticides. Elle préserve les sols, elle produit 35% d’oxygène de plus qu’un arbre classique. Cependant, la fibre est obtenue après une transformation chimique. Le bambou est réduit en poudre, la cellulose est extraite par un mélange chimique contenant du sulfate de soude, de l’acide citrique et de dissulfure de carbone. Ces produits chimiques sont polluants, notamment le dissulfure de carbone qui pollue l’eau (wedressfair).

Les fibres synthétiques

Elles sont dérivées de la pétrochimie. Il y a par exemple le polyester, le nylon, l’acrylique, l’élasthanne. Voyons plus particulièrement le cas de l’élasthanne.

L’élasthanne:

Cette fibre est dérivée du pétrole. Elle est composée à 85% de polyuréthane segmentaire qui permet sa solidité et son élasticité. Le premier fil a été réalisé en 1953. Cette fibre souple, légère est grandement utilisée depuis sa création afin de rendre les vêtements plus confortables. Il a été montré qu’au lavage cette fibre relâche des micro-fibres dans les eaux usées et donc les océans (wedressfair).

Faire un choix

Ce n’est pas facile de trouver un textile qui ne possède que des avantages écologiques. La meilleure solution serait de porter majoritairement du lin mais cette matière ne se trouve pas facilement dans les textiles d’habillement selon les coloris et motifs que l’on recherche. L’élasthanne qui est un composant du textile que l’on recherche tous pour notre confort fait partie des fibres les plus polluantes. La transformation des laines ne semble pas avoir d’impact écologique élevé, cependant l’élevage des animaux est coûteux en eau et énergie et les conditions d’élevage et de tonte sont connues pour ne pas être toujours éthiques.

Ce que nous pouvons faire est de toujours vérifier s’il existe une solution plus écologique, choisir un maximum de textiles issus de l’agriculture biologique et favoriser les textiles qui sont produits en France ou en Europe afin de réduire l’impact environnemental dû aux transports.

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