5 pièges à éviter pour ne pas transformer vos projets couture en fast fashion
Bienvenue sur Le patron de mes rêves ! Si vous êtes nouveau ici, vous voudrez sans doute recevoir la newsletter: m'habiller pour aimer mon corps, pour avoir à choisir les vêtements que tu achètes et que tu couds afin de te sentir bien au quotidien dans ton corps. t
Bienvenue à nouveau sur Le patron de mes rêves ! Comme ce n'est pas la 1ère fois que vous venez ici, vous voudrez sans doute recevoir la newsletter: m'habiller pour aimer mon corps, pour avoir à choisir les vêtements que tu achètes et que tu couds afin de te sentir bien au quotidien dans ton corps
Dans cet article je vais vous partager selon moi les 5 pièges à éviter pour ne pas transformer vos projets couture en fast fashion. J’entends par là que je vois énormément de couturières qui cousent de nombreux projets par an. Alors qu’un récent sondage que j’ai mené m’a indiqué que plus de 30% des couturières interrogées aimeraient coudre des projets qu’elles portent vraiment au quotidien.
Qu’est ce que la fast-fashion?
Voici la définition de la fast fashion (selon le site e-marketing): Expression anglo-saxonne utilisée pour désigner le renouvellement, le plus rapide possible, des collections d’articles de la mode vestimentaire. Le fast fashion concerne le plus souvent des produits à prix peu élevés et qui ne sont pas destinés à être conservés d’une saison sur l’autre par l’acheteur. Le but est de traduire dans les meilleurs délais les tendances perçues de la mode à un instant t (ou mieux t-1), en proposant à la vente des produits représentatifs et accessibles, afin d’inciter au maximum au renouvellement de la garde-robe du client. Cela implique une réactivité maximale de la marque, une souplesse du processus de production (quick-response) et des flux logistiques tendus à l’extrême.
En clair cela signifie produire beaucoup de vêtement, portés peu de fois. Et même selon certaines études, jamais portés. Selon une étude de 2019, il y a, 114 euros de vêtement jamais porté dans chaque loyer. 60% des français ont des vêtements qu’il ne portent jamais. Dans le monde, la fast fashion représenterait une perte de 460 milliards de dollars par an. Ce sont des vêtements jetés alors qu’ils pourraient encore être portés.
Dans le but de ne pas transformer nos projets de couture en fast fashion, je vais vous partager 5 pièges qui je pense sont à éviter. Pour enfin pouvoir créer des vêtements qui vous plaisent et que vous portez vraiment au quotidien. Pour finalement, enfin rentabiliser le temps, l’argent et l’énergie que vous investissez dans la couture.
1 Coudre des textiles de mauvaise qualité
Comme pour les vêtements que l’on achète coudre des vêtements avec un textile de mauvaise qualité a des conséquences sur:
- la durée de vie de votre vêtement
- votre envie de porter le vêtement
En effet, un textile de mauvaise qualité, pourra être complètement usé et différent après un premier lavage. Le textile peut perdre de sa couleur, il peut former des bouloches (ceci est dû à l’utilisation de fibres trop courtes) et se détendre.
Si vous avez cousu un textile extensible, il se peut que ce textile perdre de son élasticité ou que se soit un textile qui se détend 1h après que vous l’ayez mis. J’ai cousu un pantalon une fois dans un jean noir (vraiment pas cher) qui se détend dès que je le porte. J’ai déjà retouché 3 fois ce pantalon et il continue de se détendre. De ce fait, à la fin de la journée il n’est plus joli, trop grand. Donc je ne le porte que lorsque je vais le mettre que quelques heures ou alors lorsqu’il fait froid pour mettre des collants en dessous.
Je considère cette couture comme de la fast fashion car c’est un vêtement qui a été créé pour le porter un nombre limité de fois.
Pour éviter ce piège: privilégié les tissus de qualité, les tissus certifiés. Vous pouvez tester quelques magasins ou boutiques en ligne et ensuite ne commander que sur celles où la qualité vous plaît. Personnellement je commande souvent chez Merci les abeilles des tissus bio car je sais qu’elle a fait le travail de recherche de qualité en amont.
2 Coudre des couleurs que l’on ne porte pas
Acheter un vêtement fini et acheter un textile au mètre, je trouve, ne crée pas le même rendu. Personnellement, je trouve que si je ne fais pas attention je craquerais plus facilement pour un textile dans une couleur que je ne porte jamais plutôt si c’était un vêtement fini.
On a déjà tous craqué pour un textile sans avoir une seule idée du vêtement à créer avec. Je pense que ce processus rentre également dans la fast fashion. Car c’est de la consommation irraisonnée, non nécessaire.
Pour éviter ce piège: Analysez votre penderie, particulièrement les vêtements que vous mettez le plus et vos préférés:
- Quelles sont les 2/3 couleurs principales?
- Tissu unis ou à motifs?
- Composition du textile?
- Fluidité, élasticité de la matière?
Quand vous achetez vos textiles, demandez-vous s’ils répondent à ces critères.
Bien évidemment on a toujours envie de tester de nouvelles matières. Faites le choix de façon à vous rapprocher le plus possible de vos goûts personnels.
3 Coudre des vêtements à la mauvaise taille
Lorsque l’on fait du shopping en magasin, il est possible de changer de taille en demandant juste la taille du dessous ou du dessus en rayon. Cependant, en couture changer de taille demande un peu plus de temps.
De plus dans les magasins si vous allez dans différentes boutiques il est possible que vous fassiez une taille différente dans chaque boutique. Et pour les marques de patron ça peut être la même chose.
Avant d’aller trop vite et de couper votre tissu, prenez le temps de prendre vos mesures et de mesurer le patron.
Pour éviter ce piège. Quand je couds un vêtement à partir d’un patron commercial, je fais 2 choses:
- la première, je prends mes mesures. Je les prends à chaque projet car je n’ai pas toujours besoin des mêmes. Et je choisis ma taille selon le tableau des tailles fourni avec le patron.
- la seconde, je mesure le patron dans la taille que j’ai choisie et je compare le patron mesuré avec mes mensurations. Pour plus d’aide vous pouvez télécharger mon guide sur le côté ->.
Faites ces 2 étapes à chaque fois pour coudre des vêtements à la bonne taille.
Cette étape vous demande 15 à 20 min supplémentaires dans la réalisation de votre projet. Mais elle vous assurera de coudre des vêtements qui soient le plus proche possible de votre « vraie » taille (le sur-mesure).
Car le risque en prenant toujours la même taille ou en prenant la même taille que celle que vous avez dans les magasins c’est que votre vêtement cousu soit trop petit ou trop grand. Trop petit c’est souvent un peu tard. Trop grand vous pouvez vous dire que vous le retoucherez. Mais lorsque l’on a passé plusieurs heures sur un projet qui ne nous va pas il faut du temps pour retrouver l’envie de s’en occuper. Modifier un vêtement déjà cousu est plus difficile et plus approximatif.
4 Coudre des vêtements que l’on ne porte pas
J’ai pu remarquer que peu de couturières portent leurs propres créations. Et moi aussi dans certains cas. J’ai donc essayé de trouver des causes, que je vais vous lister.
Quand nous nous cousons un vêtement nous cherchons:
- un vêtement qui nous plaît
- un vêtement mieux coupé au niveau de la taille
- un coloris qui nous plaît
- le confort
- la fierté de porter une création personnelle
- un vêtement unique
Cependant, tous ces critères sont difficiles à trouver. Personnellement ma solution a été d’apprendre à créer mes patrons. En effet, je peux remarquer que je porte mes vêtements créés de A à Z (dessin, patron, couture) avec plaisir et envie. Je les aime autant que des coups de cœur en magasin.
Par contre pour être tout à fait franche je prends moins de plaisir à porter un vêtement dont je n’ai pas fait le patron, même lorsque je choisi la bonne taille. Il ne sont pas vraiment sur mesure, certains détails ne me plaisent pas, le confort n’est pas toujours au rendez-vous. Et ça même si j’ai choisi les bonnes couleurs et les bons textiles.
Pour éviter ce piège: Ma solution à ce point est donc de créer vos patrons (je vous en reparle prochainement 😉 ). Si vous ne souhaitez pas faire vos patrons; pour les patrons commerciaux, la solution c’est de vraiment prendre le temps de choisir le bon modèle pour vous et la bonne taille.
5 Vouloir aller trop vite
Contrairement à ce que je pouvais penser en commençant, la couture demande énormément de temps! Mais nous sommes toujours pressés de porter le vêtement, voir le résultat final. On s’embarque dans la création d’un projet de dernière minute.
Avec l’expérience c’est possible. Mais je trouve que les projets faits dans la précipitation sont moins bien pensés, moins bien finis. Pour moi les finitions sont très importantes. Je sais que je n’aurais pas envie de mettre un vêtement si une couture ne me plaît pas parce qu’elle est très visible. Je n’arrive pas toujours à obtenir ce que je veux. Cependant, j’essaie toujours de m’en rapprocher et de faire mieux à chaque projet.
Et finalement avec le temps je me rends compte que je préfère avoir peu de projets couture mais que je porte vraiment avec plaisir plutôt que plusieurs que je porte à l’occasion pour dire de les porter.
Pour éviter ce piège: Créez des projets que vous aimez et profitez du processus de création. Le temps permet de faire mûrir les idées et de visualiser le projet.
Et vous?
Dans quel point pensez-vous pouvoir améliorer vos projets couture pour éviter la fast fashion? Je serais ravie d’avoir cette discussion avec vous.
Pour aller plus loin
J’espère que cet article 5 pièges à éviter pour ne pas transformer vos projets couture en fast fashion vous a plu. J’espère que cet article vous permettra de mieux penser à votre prochain projet couture.
Si vous souhaitez apprendre à créer votre premier patron de A à Z, je vous conseille le patron du top à basque disponible ici et celui de la jupe volant ici.
Merci pour cet article que je dècouvre!
Enfin une reflection oü je me retrouve.
Je finissais par etre un peu saturèe des blogs de coutures avec un dèfilè de couture interminable .
C’est avec ces reflections qu’on arrive à une couture responsable
Merci beaucoup pour ce retour qui me fait hyper plaisir. Je suis contente que ça te parle.